Parents épuisés, couple sous tension Devenir un couple fort et rester des parents unis

Écrit par Gilles Vaquier de Labaume

Parents épuisés et couples sous tension, est-ce un mal en lien avec notre époque ?

Devenir un couple fort et rester des parents unis : cela sonne comme un slogan pour une publicité  de  puériculture et pourtant c’est bien l’expression du désir profond des futurs et jeunes parents d’aujourd’hui, ils ont de plus en plus conscience des nombreuses difficultés que la parentalité les contraints d’affronter.

C’était mieux avant ? : Non, par pour autant bien sur ! Mais parlons plutôt du présent : Les jeunes parents ont des difficultés nouvelles car le contexte international n’est plus le même qu’avant. L’inquiétude est plus grande dans de très nombreux domaines touchant au plus près de la parentalité et notamment la santé (épidémies) et le climat (l’avenir) qui sont deux sujets majeurs aux enjeux déterminants pour notre futur à tous. Les dommages collatéraux du nouveau monde impactent les nouveaux parents. 

Ces questionnements sur ce futur tout proche, étaient moins prégnantes avant et l’on vivait au jour le jour sans cette inquiétude de la prospective de notre devenir familial et personnel. En sus des questions financières dues à l’inflation, la difficulté de trouver et de s’épanouir dans un emploi enrichissant et d’y rester. Subvenir à ses besoins, tout en se réalisant, et préparer un avenir riche de promesses, c’est un peu devenu une nébuleuse, un concept flou, car ce qui prime aujourd’hui, c’est la spontanéité, la qualité de l’instant, le plaisir furtif. On privilégie d’autant plus ce concept du ‘plaisir furtif' que l’on s’inquiète de notre avenir. C’est proportionnellement inversé. Cet ‘hyper-présent’ efface un peu notre propension à nous projeter dans le futur.

Finalement, les nouveaux parents ont maintenant de nouvelles priorités. La hiérarchie des valeurs a bousculé certaines de nos habitudes et nous ne faisons plus ‘parce qu’il faut le faire’ mais bien ‘parce que cela fait écho dans nos coeurs’, car cela raisonne avec le sens que nous donnons à la vie, à notre existence. 

Bref, il s’agit d’un contexte global avec des éléments matériels et immatériels qui, consciemment ou inconsciemment viennent submerger notre esprit un peu plus chaque jour et nous entraîne dans un tourbillon de questions parfois essentielles et parfois saugrenues, nous interroge sur notre devenir personnel, notre évolution de couple et notre avenir de parent avec cet enfant à qui l’on veut promettre plus sans pour autant avoir cette base de certitude rassurante qui est le socle de notre aptitude à la projection. 

 Cette conscience des turpitudes de demain fait que les enfants d’aujourd’hui sont le fruit d’une réflexion plus poussée en amont, un acte mûrement réfléchi au regard des problématiques qui se profile si l’on s’engage dans cette voie de la procréation, au vue des ombres de l’incertitude qui danse dans le maison de notre vie. Bref il faut que le cadeau de la vie en soit un ! 

Quel est ce désir profond de transmettre la vie qui nous anime ? Avoir des enfant pour donner un sens à sa vie et/ou à sa mort…Pourquoi trouve t-on normal et même logique de nous reproduire, est-ce un acte finalement un peu égoïste ? Prendre une décision pour quelqu’un d’autre, même si c’est son enfant, est-ce forcément prendre la bonne décision ? Choisir pour l’autre, pour celui qui nous succédera, sans avoir son avis c’est prendre une décision unilatérale, c’est ce à quoi nous contraint la vie et peut nous amener à le regretter si la décision n’a pas été prise en pleine conscience en amont….

Les trentenaires de 2022 sont des parents éclairés, désireux de bien faire, attachés aux questions en lien avec la planète (climat) et le vivre ensemble (sécurité/guerre) mais, aussi la question de la santé (épidémies) et de la possibilité d’évolution qui va de pair avec la vie de parents (inflation) 

Il est de plus en plus compliqué, comme chacun de nous est tendu, de partager, d’échanger, de profiter et de se nourrir d’avis contraires, opposés, d’argumenter, car la rapidité avec laquelle les invectives arrivent témoignent d’une tension invisible mais bien très profonde. 

Ce contexte si particulier que je viens d’évoquer fait des nouveaux parents, des jeunes papas et des jeunes mamans qui n’hésitent plus à quitter leur emploi au profit de leur vie de famille, la hiérarchie des priorités à changé, ils n’hésitent plus, non plus, à se quitter dès que le torchon brûle ! 

Pourquoi donc 3 femmes sur 10 font des dépression postpartum aujourd’hui, est-ce parce qu’avant on ne posait pas la question, on les répertoriaient pas ou est-ce un phénomène nouveau ?. Pourquoi aussi, 15% des hommes font-ils des dépressions postnatales ? Qu’est-ce qui nous amène vers ces abîmes ? Une prise de conscience du reste à devenir, de la grandeur du défi, de la quantité des épreuves, un questionnement sur sa capacité à les affronter et à résoudre les problèmes, bref, une bulle de soucis de laquelle on ne sortira jamais.

Le nouveau congé paternité offre aux jeunes papas un sérieux coup de pource pour réduire cette possibilité de dépression postpartum et de créer un lien fort avec leur enfant, mais est-ce suffisant en 2022 ?

Vers ou va-t-on ? Là est la question qui prédomine la société actuelle, et l’horizon qui semblait un tant soit peu clair il y a encore peu de temps, s’obscurcit un peu plus de jours en jours…Ce nouveau monde nous modifie et influe sur notre réflexion et donc notre comportement, comme ces thématiques sont centrale dans la vie d’un être humain elles touchent ces parents en devenir. Finalement est ce un bien pour un mal ? On aura la réponse plus tard…C’est la frustration de la vie qui nous offre le fruit de l’expérience une fois que celle -ci est passée.

 On pourrait alors naturellement se poser la question car cette introspection prénatale renforce nos choix, nous forge une carapace (car nous savions avant), nous oblige à changer avant que ce ne soit le changement qui le fasse pour nous, bref, n’y a t-il pas une opportunité à saisir dans cette vision éclairée que nous avons tous désormais sur ces sujets majeurs ? 

Devenir papa ou maman c’est au delà d’un simple statut, d’une notoriété éphémère, une conquête intérieure vers le sens profond de la vie, finalement être parent aujourd’hui, c’est peut être plus que jamais une forme de démarche spirituelle nouvelle…Le sens religieux recule quand la parentalité éclairée avance, est-ce un bon constat que je fais là, je ne le sais pas, c’est ce que je devine, je pressent, tant ce monde qui change fortement ne peux rester sans conséquence sur nous et sur notre état d’être personnel et encore plus quand il engage la vie d’une autre personne, qui plus est : notre enfant. Notre rapport à l’autre, notre connexion au réel, devient plus fort que notre rapport au spirituel. La nécessité de paraître et d’apparaitre, associé au plaisir instantané et fugace, nous rapproche t-il plus au bases de la vie, à l’essence de la réalité, à ce que nous sommes et à ce que nous pouvons concrètement faire ? Le réel représente t-l une nouvelle ressource face un nuage infaisable du spirituel. 

Est-ce que finalement l’idée du désir d’enfant n’est pas le début d’une nouvelle croisade théologique initiatique ?  Le mystère angoissant (car sans réponse possible) de la vie devient moins supportable et il nous appelle à un rapprochement avec le concret du réel, la plaisir instantané et supplante toute forme d’autre élévation comme par la voie du spiritisme par exemple comme ce fut plus souvent le cas avant. 

 Les évènements du nouveau monde sont comme une boule qui viendrait percuter le jeu de quille de nos valeurs. Morale, conscience, qualité de relation à l’autre, entre-aide, ne sont-il pas devenus juste des slogans que certains agitent comme un bébé le ferait avec son hochet ? Plus les mots sont répétés, plus ces formules deviennent des slogans et finalement moins ils existent. On crie leur noms sans cesse dans une folie répétitive pour ne pas avouer leur douce descente aux enfer de l effacement indubitable. La faculté du réel s’enrichie pas à pas quand le facultatif du spirituel s’efface peu à peu. L’impérieux se mue en facultatif et le secondaire en indispensable. L’inversion est une démarche normalisée par le besoin d’exister dans l’instant.

La main tendue de l’immédiat n'est-elle pas un bras d’honneur à la constance....Le fugace devient tenace et l’éternel passager. Le casse cou du quotidien efface le prudent de l’avenir.

Conscience collective des problématiques et nouvelles émergences de sens font que rester un couple fort et devenir des parents unis, c’est un des plus grands défis des futurs et nouveaux parents d’aujourd’hui pour ne pas devenir des parents épuisés et un couple sous tension.

Gilles Vaquier de labaume

Fondateur et CEO Le monde des parents 

Soutien et accompagner les nouveaux parents 

 

 

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